La FNADE lance un groupe de travail dédié à la biodiversité

30/10/2024

Consciente des enjeux majeurs liés à la préservation et à la restauration de la biodiversité, la fédération crée un groupe de travail sur leur prise en compte en lien avec les spécificités de la filière déchets. Les travaux s’articuleront autour de 3 axes : s’approprier la terminologie et les enjeux, préconiser des actions et moyens sur le terrain et donner de la visibilité aux enjeux auprès des parties prenantes. 

 © Image libre de droit

Les enjeux liés à la biodiversité sont déterminants pour l’avenir de la planète et de l’humanité et il est indispensable de faire avancer la lutte contre l’effondrement de la biodiversité au niveau mondial. C’est l’objectif de la 16e conférence des Parties à la Convention des Nations unies sur la diversité biologique (CDB) qui se tient à Cali, en Colombie, du 21 octobre au 1er novembre 2024. Cette COP intervient deux ans après la signature de l’accord-cadre de Kunming Montréal (COP15, 2022) qui prévoit la protection de 30 % des terres et des mers de la planète à échéance 2030.

Nous connaissons les multiples bénéfices prodigués par la biodiversité et dont nous tirons parti : alimentation[1], santé de nos sols, qualité de l’air, principes actifs pour nous soigner pour n’en citer que quelques-uns. La biodiversité recouvre l’ensemble des formes de vie, depuis le monde de l’infime au monde du gigantisme compte tenu de notre perception humaine, et les écosystèmes dans lesquels elles s’épanouissent et interagissent.

Mais, d’importantes perturbations et dégradations impactent la biodiversité, avec 5 facteurs d’influence directe majeurs identifiés et mis en valeur dans le rapport d’évaluation mondial sur la biodiversité et les services écosystémiques de 2019 : changements d’utilisation des terres et des mers, exploitation directe des organismes, changement climatique, pollution et invasion d’espèces exotiques. Les impacts, s’observent et se quantifient. Le rapport d’évaluation mondial pose des constats inquiétants, notamment :

- La multiplication par 10 de la pollution plastique marine depuis 1980 qui affecte de nombreuses espèces, dont les tortues de mer, les oiseaux et mammifères marins.

- Le risque d’invasions d’origine végétale ou animale sur presqu’un cinquième de la surface terrestre, avec des répercussions sur les espèces natives, le fonctionnement des écosystèmes et les contributions de la nature à nos économies, à la santé humaine.

- L’accroissement de la demande en énergie et en matériaux en lien avec le doublement de la population humaine, le quadruplement de la croissance économique mondiale et la multiplication par 10 du commerce mondial sur les 50 dernières années.

A l’échelle de la France, dont le patrimoine naturel est particulièrement riche[2], de fortes dégradations s’observent également comme l’illustrent les deux constats qui suivent : (1) près de 60 000 hectares de prairies, pelouses et pâturages naturels ont été perdus par artificialisation entre 1990 et 2018 en métropole, (2) 16% des espèces de faune et flore sont menacées ou éteintes en France en 2023 d’après l’observatoire nationale de la biodiversité.

  • [1] Au niveau européen, 84 % des espèces végétales cultivées dépendent directement des insectes pollinisateurs (Eilers et al. – 2011)
  • [2] Seul pays présent dans 5 des 25 points chauds de la biodiversité (Méditerranée, Caraïbes, Océan Indien, Nouvelle-Calédonie, Polynésie), son domaine maritime est le 2ième du monde avec 11 millions de km².