Valorisation énergétique des déchets

La valorisation énergétique consiste à récupérer et à valoriser l’énergie produite lors du traitement des déchets sous forme de chaleur, d’électricité, de carburant. On peut distinguer deux sortes de valorisation énergétique : la valorisation par traitement thermique (incinération, co-incinération, pyrolyse et gazéification) et la valorisation du biogaz issu notamment des installations de stockage de déchets non dangereux et de la méthanisation des déchets organiques.

Une source d'énergie renouvelable

La valorisation énergétique permet, dans le respect de la hiérarchie des modes de gestion des déchets, d’utiliser les déchets qui n’ont pu être ni recyclés ni valorisés sous forme de matière, comme source d’énergie renouvelable et de récupération.

L’énergie issue des déchets, renouvelable et de récupération, est bas-carbone. A horizon 2028, ce sont plus de 30 TWh d’énergie thermique et de gaz qui pourraient être produits à partir de déchets non recyclables, soit l’équivalent de 6 réacteurs nucléaires, plus du double de ce qui était produit en 2020. 

Il est primordial de rendre l’énergie issue des déchets non recyclables compétitive par rapport aux énergies fossiles. L’ambition des acteurs de la gestion des déchets est d’apporter les solutions vertueuses pour l’économie circulaire et la décarbonation de notre économie.

L'incinération

L’incinération avec récupération d’énergie consiste à transformer en vapeur sous pression la chaleur dégagée par la combustion des déchets, vapeur qui est ensuite détendue dans un turboalternateur produisant de l’électricité et, lorsque cela est possible, utilisée pour alimenter un réseau de chaleur urbain ou des industriels avoisinants. Le statut d’opération de valorisation énergétique n’est accordé qu’aux incinérateurs atteignant une performance énergétique minimum.

118 unités de valorisation énergétique traitent 14 millions de tonnes de déchets ménagers et assimilés résiduels et produisent 15TWh d’énergie thermique et de gaz renouvelable (2020).

L’incinération fait l’objet d’une surveillance et d’un encadrement par la réglementation qui prévient ses effets sur l’environnement. Cette dernière encadre le traitement des fumées et des résidus de traitement. Elle impose notamment le respect de valeurs limites d’émission extrêmement strictes pour les principaux polluants libérés par les déchets.

Les autres formes de valorisation énergétique des déchets

Issus de refus de tri, les combustibles solides de récupération (CSR) permettent de produire de la chaleur et/ou de l’électricité, en substitution de ressources fossiles comme le charbon, le coke de pétrole ou le gaz naturel, en vue de leur utilisation dans l’industrie et dans les réseaux de chaleur notamment. 

Complément indispensable de la valorisation matière, la valorisation énergétique des CSR permet de trouver un exutoire aux déchets non recyclables autre que le stockage.

La pyrolyse et la gazéification consistent à chauffer des déchets en l’absence ou en manque d’oxygène afin que les substances générées sous l’effet de la température (solides, liquides et gazeuses) ne s’enflamment pas spontanément, ce qui donne la possibilité de les valoriser dans un second temps, sous forme de combustible, d’électricité, de chaleur…

La valorisation énergétique du biogaz

Le biogaz issu de la fermentation organique des déchets dans les installations de stockage de déchets non dangereux et dans les installations de méthanisation peut être valorisé, soit en tant qu’électricité et/ou de chaleur, soit, après épuration poussée, en tant que carburant pour alimenter les véhicules fonctionnant au gaz naturel ou le réseau de gaz naturel.