REPERES

" Nous n’avons pas trop de données : nous en manquons. Nous n’avons pas de statistiques, ou bien, quand nous en avons, nous ne pouvons les comparer avec les autres pays. Et nos clients manquent de données.

La donnée a une autre vertu : Je suis convaincu que nous aurons moins de déchets et que nous augmenterons le taux de valorisation. Or, nos coûts sont fixes. Plutôt que de vendre du volume, de la tonne, nous allons vendre de la valeur et de l’intelligence, de la comparabilité. Les données seront alors cruciales pour nous développer.

Nous aurons aussi un débat sur à qui appartient la donnée, open source ou pas. A qui appartiennent ces données pour pouvoir comparer et mener des actions ciblées ?

Ce serait une erreur de nous croire à l’abri de l’uberisation. Elle existe déjà dans nos métiers. Le risque est d’être désintermédié entre le client amont, producteur de déchets et nous. Certes, nous aurons toujours besoin de bennes, de camions, de ripeurs. Tout comme nous avons toujours besoin de taxis. Mais ce ne sont plus les mêmes personnes qui les conduisent.

Il faut donc évoluer et souligner que les deux choses essentielles dans nos métiers sont la relation client et la possession de la matière.

Pour synthétiser, sur la question du numérique, je vois deux grands axes d’évolution dans nos métiers :

• La collecte de la donnée sur l’ensemble de la chaîne de valeur, qui nous permettra à la fois de vendre de l’intelligence, avec des services additionnels intelligents et non plus de la vente de volumes. Et aussi qui nous permettra d’optimiser nos coûts de logistique ou de tri et de traitement.

• La relation client. Nous avons un retard à combler dans le marketing client par rapport aux entreprises de services. Et nous devons, en outre, apprendre à mieux dialoguer avec le citoyen. Il a un rôle essentiel dans son influence sur la collectivité, pour les services incitatifs, dans ses alertes sur les services.

 Je ne suis pas inquiet pour nos métiers, mais il nous faut apprendre à évoluer avec notre environnement.

Merci à tous pour ces débats qui furent très riches, très intéressants."