FNADE Actualités

n°150 - 01 Août 2023

ENJEUX

Table-ronde 2 : Une trajectoire bas-carbone au service des territoires et des industries

Cette table-ronde était dédiée à la décarbonation des territoires et des industries. Les parties prenantes ont présenté leur vision du rôle du secteur déchets et des territoires dans la transition vers une économie bas-carbone.

S’agissant des objectifs de décarbonation de la filière déchets, Nora Megder, Déléguée Générale de la Confédération des Métiers de l’Environnement, a commencé par rappeler que le secteur représente 3% des émissions de GES de la France, puis elle a présenté les 3 axes de la feuille de route bas-carbone du Comité Stratégique de Filière - Transformation et Valorisation des déchets (CSF 6 TVD) : 

1. l’orientation des flux de déchets à horizon 2050 présentée en ouverture du congrès par Antoine Bousseau, traduite par le CITEPA en émission de CO2 ; 

2. la diminution des émissions industrielles du secteur déchets à travers l’optimisation des process de collecte et de traitement ;

 3. la contribution du secteur déchets à la décarbonation de l’économie, à travers notamment l’utilisation de matières recyclées, de fertilisants organiques et d’énergie issue des déchets. Elle a poursuivi par les 5 engagements de la filière : investir dans les unités de recyclage des déchets, accompagner les clients industriels ou collectivités avec des solutions bas-carbone, optimiser les Unités de Valorisation Energétique (UVE) et les Installations de stockage (ISDND), et poursuivre ce travail qui doit être encore documenté. Elle a conclu sur les conditions du succès en insistant sur la visibilité indispensable pour investir, et l’engagement collectif de la filière, mobilisée pour accélérer la transition vers une économie bas-carbone et souveraine. Retrouvez la présentation de Nora MEGDER, CME.

Concernant le secteur déchets, Vincent Mazin, représentant du CITEPA a rappelé que réduire la part organique des déchets résiduels est un des leviers de réduction de ces émissions. Didier Courboillet, représentant la FNADE, a par ailleurs précisé que la collecte des déchets est également une activité sur laquelle la profession réduit ses émissions avec une flotte qui se verdit en modifiant la carburation et les moteurs.

Pascale Boyer, Députée des Hautes-Alpes, a quant à elle, souligné la dimension territoriale à prendre en compte dans la production d’énergie renouvelable ou de récupération. Les boucles locales de l’économie circulaire sont vertueuses pour l’environnement, mais également pour les emplois locaux qu’elles génèrent. Une vision illustrée par Denis Penouel, Directeur Général du Syctom, qui en traitant les déchets de 6 millions d’habitants en Ile-de-France, doit répondre à des enjeux multiples liés au climat, aux ressources naturelles, à la biodiversité, à l’aménagement du territoire ; il a insisté sur la nécessité de donner du sens aux initiatives publiques et privées, au-delà des objectifs globaux fixés, afin de renouer une relation de confiance entre le citoyen et le politique. Ainsi, la filière des déchets doit montrer en quoi elle est utile à la société, par exemple en alimentant en chaleur des réseaux de chauffage urbain. Denis Penouel a également pointé l’enjeu de la valorisation des biodéchets, rappelant que le gaspillage alimentaire est de l’ordre de 30% au niveau mondial.

Regardez le replay de la table-ronde avec la participation de : 

  • Pascale BOYER, Députée de Hautes-Alpes
  • Didier COURBOILLET, Représentant de la FNADE
  • Clémence de POMMEREAU, Senior Manager Projet E-CUBE Strategy Consultants 
  • Roland MARION, Directeur de la Direction Economie Circulaire de l'ADEME
  • Vincent MAZIN, Représentant du CITEPA
  • Denis PENOUEL, Directeur Général du SYCTOM

Lors de cette table-ronde, Clémence de Pommereau a présenté les résultats d’une étude menée par le cabinet E-CUBE pour la FNADE sur l’inclusion éventuelle de l’incinération dans le système européen des quotas de CO2 (EU- ETS, Emission Trading System) en expliquant que cette inclusion aurait un impact marginal sur la réduction des émissions de GES, mais un impact économique très élevé. En effet, l’EU-ETS serait largement impuissant à impacter et inciter les acteurs disposant des principaux leviers à l’amont de la filière, comme en attestent les cas d’étude suédois et danois. 

Lors de la clôture de cette journée, Antoine Bousseau a souligné : « L’énergie des déchets a toute sa place dans notre pays où le secteur nucléaire ne produira pas de TWh supplémentaire jusqu’en 2035. Au-delà des acteurs de l’énergie, c’est désormais le citoyen qu’il faut convaincre de l’utilité de l’énergie des déchets » avant de remercier l’ensemble des intervenants pour la richesse des échanges.