n°148 - 09 Décembre 2019
ENJEUX
Compostage des boues et des déchets verts : la FNADE alerte sur le risque de disparition de la filière de valorisation.
La FNADE organisait le mardi 15 octobre à Paris une table ronde sur le thème du compostage des boues et des déchets verts.
Le compostage des boues d’épuration et de déchets verts permet de produire un amendement organique de qualité au travers d’un processus encadré et sécurisé. Cette filière est aujourd’hui remise en question : près 3 millions de tonnes de boues risquent de devoir être incinérées alors que leur valorisation sous forme de compost est un excellent exemple d’économie circulaire.
Les acteurs de la filière compostage ont rappelé les bénéfices environnementaux de cette filière. Elle permet en effet de lutter contre l’appauvrissement et l’érosion des sols. Le compostage de boues et de déchets verts permet par ailleurs de réduire l’utilisation de ressources fossiles et de lutter contre le changement climatique en séquestrant du carbone dans les sols. Il répond aussi à l’attente des citoyens en faveur du recyclage et de la préservation de l’environnement.
Souhaitant répondre aux exigences de transparence qui s’imposent en matière de préservation de l’environnement, de traçabilité alimentaire, les intervenants ont expliqué les étapes du processus de fabrication du compost avec les contrôles successifs de qualité. Les études scientifiques en référence attestent aussi de l’innocuité sanitaire et soulignent l’intérêt agronomique de ce type d’amendement organique.
Les acteurs de la filière ont aussi dévoilé leurs propositions pour une sécurisation renforcée à travers des engagements plus exigeants que la réglementation en vigueur : assurance qualité sur la fabrication des composts, traçabilité jusqu’à la parcelle.
Dans le cadre des débats parlementaires du projet de loi relatif à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire, le Sénat a confirmé avec avis favorable du Ministère de l’environnement, en première lecture, la possibilité de composter conjointement les boues d’épuration avec des matières végétales. Cette possibilité se voit aujourd’hui remise en question suite à la modification de l’article 10 ter du projet de loi adoptée par la Commission du développement durable. A défaut de délai prévu pour réviser les normes sanitaires, l’article 10 ter serait d’application immédiate ce qui provoquerait l’arrêt du compostage de près de 3 millions de tonnes de boues qui ne disposeront plus de ce fait d’aucun exutoire. Il est nécessaire qu’à minima un délai pour la révision des normes de qualité (révision défendue par la profession) soit intégré afin de ne pas condamner du jour au lendemain cette filière vertueuse.
La table-ronde a réuni différents acteurs de la filière :
- Hubert BRUNET, Président du SYPREA
- Laurent BRUNET, Président de la Commission Scientifique et Technique de la FP2E
- Anne-Valérie GOULARD, Présidente du Collège Valorisation Biologique de la FNADE
- Sabine HOUOT, Directrice de recherche à l’INRA
- Philippe MAILLARD, Président de la FNADE
- Sylviane OBERLE, Chargée de mission Prévention des Pollutions de l’AMF
- Dominique PHILIPPE, Agriculteur et Directeur de la plateforme de compostage BRIE COMPOST
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